DANS CE NUMÉRO : NARRATION TRANSMÉDIA, PHOTOVOICE, BUDGÉTISATION E-PARTICIPATIVE, FACTEURS CLÉS DU PLAIDOYER BUDGÉTAIRE, LES PUBLICATIONS DE L’IBP, SUR LE TERRAIN, EMPLOIS

Au-delà du communiqué de presse

La narration transmédia et l’Enquête sur le budget ouvert 2012 : Un entretien avec Lukman Hakim

Élargir la participation du public grâce à la technologie

Attirer l’attention du gouvernement sur les prĂ©occupations de la sociĂ©tĂ© civile par le biais de Photovoice

Les enseignements tirĂ©s d’AmĂ©rique du Sud en matière de budgĂ©tisation multicanaux et e-participative

Ce que nous apprenons sur le travail budgétaire des OSC

Quels facteurs jouent un rôle dans le plaidoyer budgétaire efficace de la société civile ?

Publications

Les publications de l’IBP

Lectures complémentaires sur le terrain

Emplois et opportunités

Responsable de programme pour le développement du contenu et la stratégie numérique, Communications, IBP

Responsable de programme (Afrique francophone), Open Budget Initiative, IBP

3 au 5 mai : Participez à la Conférence sur la budgétisation participative à Chicago !

 

 

La narration transmédia et l’Enquête sur le budget ouvert 2012 : Un entretien avec Lukman Hakim, par Cynthia Ugwuibe, International Budget Partnership

La « narration transmĂ©dia » – l’utilisation de plusieurs mĂ©dias et activitĂ©s (qu’il s’agisse d’Ă©vĂ©nements publics aux technologies numĂ©riques comme les mĂ©dias sociaux) et les formats transmĂ©dia (par exemple, documentaire vidĂ©o ou podcasts audio) – est une manière pour les « conteurs » de faire participer leur public avec efficacitĂ© d’une façon plus interactive. Cette approche est frĂ©quente dans les industries du divertissement et du marketing, et est de plus en plus reprise par les organisations de la sociĂ©tĂ© civile (OSC) comme un moyen de sensibiliser le public et d’élargir le soutien en faveur de leurs causes et, finalement, inspirer le changement social.

Plus rĂ©cemment, l’IBP a utilisĂ© la narration transmĂ©dia dans sa version internationale de l’EnquĂŞte sur le budget ouvert (EBO) 2012. L’IBP a produit une vidĂ©o qui prĂ©sente aux tĂ©lĂ©spectateurs l’enquĂŞte et sa mĂ©thodologie, ainsi qu’une variĂ©tĂ© de supports imprimĂ©s (comme des rapports de synthèse par pays et une infographie) et les a diffusĂ©es sur le site web de l’IBP et dans les mĂ©dias sociaux. Par ailleurs, l’IBP a organisĂ© un certain nombre d’Ă©vĂ©nements au niveau international et a appuyĂ© ses partenaires de la sociĂ©tĂ© civile en organisant des manifestations nationales et rĂ©gionales. Un exemple de narration transmĂ©dia qui employait plusieurs outils et tactiques a Ă©tĂ© l’évènement inaugurant la sortie du rapport que l’IBP et l’Institut de la Banque mondiale (WBI) ont coorganisĂ© le 5 fĂ©vrier 2013. Lors de cet Ă©vĂ©nement, l’IBP, des reprĂ©sentants des gouvernements de l’Afghanistan, du LibĂ©ria et du BrĂ©sil (par tĂ©lĂ©confĂ©rence), et le WBI ont discutĂ© des rĂ©sultats de l’enquĂŞte, soulignĂ© les efforts rĂ©ussis de ces trois pays pour amĂ©liorer leurs scores de l’IBO et prĂ©sentĂ© des idĂ©es pour accĂ©lĂ©rer le rythme des amĂ©liorations en matière de transparence budgĂ©taire. L’Ă©vĂ©nement a Ă©tĂ© diffusĂ© en direct sur le site du WBI, et a Ă©galement Ă©tĂ© couvert par Tweeter. En outre, il a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© dans un post sur le blog des Budgets ouverts de l’IBP. Pour connaĂ®tre les rĂ©actions suscitĂ©es par l’EnquĂŞte sur le budget ouvert 2012, l’IBP a créé une page Storify sur l’IBO qui prĂ©sente la couverture mĂ©diatique de la publication nationale et internationale, et les rĂ©actions du public dans le monde sur la page l’IBO dans les mĂ©dias du site web de l’IBP.

Les partenaires de l’IBP ont Ă©galement participĂ© Ă  la narration transmĂ©dia. Nous avons rencontrĂ© Lukman Hakim du Forum indonĂ©sien pour la transparence budgĂ©taire (SEKNAS FITRA) pour discuter de la stratĂ©gie transmĂ©dia de cette organisation relative Ă  la sortie nationale et internationale de l’EBO 2012 en IndonĂ©sie.

Cynthia Ugwuibe: L’Indice sur le budget ouvert (IBO) 2012 de l’IndonĂ©sie Ă©tait de 62, une amĂ©lioration de 11 points par rapport Ă  son score de 51 en 2010. Quelle histoire SEKNAS FITRA souhaite raconter pour illustrer cette amĂ©lioration ?

Lukman Hakim: Nous avons souhaitĂ© mettre l’accent sur deux Ă©lĂ©ments. Le premier est que le gouvernement a tenu sa promesse d’ĂŞtre plus transparent. Le gouvernement a signĂ© de nombreuses initiatives nationales et internationales dans le but d’ĂŞtre plus transparent, et nous avons souhaitĂ© informer le public sur les progrès accomplis, ainsi que les obstacles auxquels le gouvernement est confrontĂ© dans ce domaine. L’IBO est pour nous un outil très utile pour suivre ce travail.

Le deuxième message que nous souhaitions véhiculer porte sur les avantages de la transparence du gouvernement, comme une meilleure responsabilisation, des occasions accrues pour le public de dialoguer avec le gouvernement et la réduction de la perception de corruption par le public.

Ugwuibe: Comment l’organisation SEKNAS FITRA a-t-elle communiqué son message ? Pourquoi a-t-elle choisi ces moyens de communication ?

Hakim: Nous avons diffusĂ© les rĂ©sultats de l’IBO dans un point de presse que nous avons publiĂ© sur notre site web et sur nos pages Facebook et Twitter. Nous avons Ă©galement invitĂ© les reprĂ©sentants des mĂ©dias Ă  un communiquĂ© de presse avec un reprĂ©sentant du gouvernement, et nous avons reçu plusieurs demandes d’entretiens afin de discuter des rĂ©sultats de l’IBO.

En outre, nous avons publié un document sur les résultats de l’EBO dans la langue locale, le bahasa indonesia, afin d’assurer que les non-anglophones comprennent les informations sans difficulté. Grâce à notre expérience, nous savons que le fait de faire pression sur le gouvernement par le biais des messages médiatiques en bahasa indonesia a un impact plus fort. Nous utilisons un style simple et précis afin que les représentants des médias nous citent directement. Si nous ne faisions pas cela, les lecteurs seraient alors perturbés par les termes techniques dans une langue étrangère (anglais). Lorsque le texte est traduit, notre histoire intéresse davantage les journalistes.

Ugwuibe: Quelles technologies numériques ou stratégies de médias sociaux avez-vous utilisées pour ces publications, et pour quelles raisons ? Quels sont les facteurs qui ont influencé votre prise de décision ?

Hakim: Nous avons utilisĂ© notre site web pour faire connaĂ®tre la publication de l’IBO et pour discuter de l’importance de la transparence. Nous avons Ă©galement tweetĂ© des messages similaires et nous avons postĂ© sur Facebook notre point presse sur l’IBO. Nous sommes bien connus sur les rĂ©seaux des mĂ©dias sociaux, c’est la raison pour laquelle nos messages ont tendance Ă  ĂŞtre transfĂ©rĂ©s vers d’autres sites. Mais notre stratĂ©gie d’utilisation des mĂ©dias numĂ©riques et sociaux est assez basique parce que, comme de nombreuses organisations, nous ne disposons pas des ressources nĂ©cessaires pour avoir une prĂ©sence numĂ©rique plus large.

Ugwuibe: Comment SEKNAS FITRA a pu renforcer sa présence et un suivi sur Facebook et Twitter ?

Hakim: Pour renforcer notre présence sur ces sites, nous mentionnons généralement la page Facebook de SEKNAS FITRA et Twitter permet de gérer les médias au cours de nos activités. Nous couvrons un grand nombre de nos événements en direct via Tweeter. En outre, sachant que certains de nos sympathisants s’intéressent à la politique et au plaidoyer budgétaire, nous retweetons des informations sur le plaidoyer et les politiques budgétaires avec nos propres observations sur ces développements.

Ugwuibe: Comment mesurez-vous l’efficacitĂ© de vos stratĂ©gies ?

Hakim: Nous avons recueilli toutes les coupures de presse (articles web et articles de presse Ă©crite, vidĂ©os et audio) relatives Ă  notre travail avec l’IBO depuis le jour de sa publication. Nous utilisons ces informations pour Ă©valuer la situation dans laquelle ces nouvelles sont mises Ă  la disposition du public. Par exemple, une de nos histoires est-elle parue en première page ou en deuxième page ? Avons-nous eu une couverture tĂ©lĂ©visĂ©e Ă  une heure de grande Ă©coute ou simplement un rĂ©sumĂ© de 15 nouvelles secondes ? Ces donnĂ©es nous indiquent quels angles et quelles dĂ©clarations globales sur nos histoires sont les plus efficaces.

Ugwuibe: SEKNAS FITRA a Ă©galement organisĂ© la publication rĂ©gionale pour l’Asie du Sud. Votre message / votre histoire Ă©taient-ils diffĂ©rents pour cette publication rĂ©gionale ?

Hakim: Nous souhaitions raconter une histoire diffĂ©rente dans la version rĂ©gionale de l’IBO. Nous avons dĂ©cidĂ© de ne pas inclure les mĂ©dias parce que nous craignions qu’ils ne communiquent pas le message exact que nous voulions transmettre – qu’ils publieraient plutĂ´t des reportages sensationnalistes qui auraient nui aux questions de la transparence budgĂ©taire et de participation dans les pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN). Nous nous sommes concentrĂ©s davantage sur le partage d’expĂ©riences entre les OSC des pays de l’ASEAN et la façon d’amĂ©liorer la transparence budgĂ©taire et la participation publique, et sur la manière dont l’Open Government Partnership (OGP – Partenariat pour un gouvernement transparent) contribue Ă  amĂ©liorer la responsabilitĂ© du gouvernement. Nous avons Ă©galement discutĂ© de la crĂ©ation d’un Ă©vènement pour que les OSC de l’ASEAN et les reprĂ©sentants gouvernementaux se rĂ©unissent et discutent de l’amĂ©lioration de la transparence.

Ugwuibe: SEKNAS FITRA et ses coparrainants ont-ils utilisé Twitter et Facebook pour partager le message de la publication régionale ?

Hakim: Oui, nous avons couvert la publication rĂ©gionale en Asie du Sud Ă  travers Tweeter en direct en utilisant le compte @opengovindo. UKP4, l’unitĂ© gouvernementale chargĂ©e de la mise en Ĺ“uvre de l’OGP a envoyĂ© la plupart des tweets en direct. En couvrant l’Ă©vĂ©nement via Tweeter en direct, nous avons informĂ© le public que les gouvernements et les OSC des pays de l’ASEAN se sont engagĂ©s Ă  travailler ensemble pour amĂ©liorer la transparence du gouvernement dans ces pays. En outre, grâce Tweeter en direct, nous avons pu partager notre message auprès d’un public mondial.

Ugwuibe: Quels conseils donneriez-vous aux OSC qui cherchent à élaborer une stratégie efficace de narration transmédia ?

Hakim: Trouver une stratĂ©gie qui a du sens pour votre organisation, et surtout pour votre public. Les OSC ont maintes fois tentĂ© de dĂ©velopper une stratĂ©gie transmĂ©dia sans prĂ©alablement considĂ©rer quels mĂ©dias leur public utilise – et comment les messages doivent ĂŞtre portĂ©s Ă  leur connaissance. Par exemple, une stratĂ©gie de mĂ©dias numĂ©riques qui comprend Twitter, Facebook, etc. ne sera pas efficace si la majoritĂ© du public cible n’utilise mĂŞme pas ces canaux. En revanche, l’envoi de courriels de masse demandant aux lecteurs de signer une pĂ©tition peut ĂŞtre considĂ©rĂ© comme grossier ou comme spam dans certains pays, il peut ĂŞtre apprĂ©ciĂ© dans d’autres pays (y compris en IndonĂ©sie).
La langue du message doit Ă©galement ĂŞtre adaptĂ©e afin d’assurer que le style soit accrocheur, touche la corde sensible du public et l’incite Ă  prendre les mesures concrètes souhaitĂ©es. Par exemple, dans notre contexte particulier, le fait d’utiliser un langage technique en anglais peut ĂŞtre appropriĂ© pour un public universitaire, mais cette approche n’est pas appropriĂ©e lorsque le public cible est le grand public. Le fait de remplacer le langage formel ou semi-formel dans nos messages par des figures de style peut plaire davantage au grand public.
Pour en savoir plus sur ces versions de l’IBO et le travail de SEKNAS FITRA, veuillez consulter son site web.

 


 

Attirer l’attention du gouvernement sur les prĂ©occupations de la sociĂ©tĂ© civile par le biais de Photovoice, par Mallah E. Tabot, Voluntary Service Overseas-Cameroun

Dans notre Newsletter n ° 69, nous avons prĂ©sentĂ© le Projet de budgĂ©tisation et de suivi participatifs (PB&T), une nouvelle initiative de deux ans menĂ©e par Voluntary Service Overseas et Cuso International, qui intègre l’utilisation de Photovoice (une mĂ©thode de recherche appliquĂ©e utilisant la photographie) et des services de messages courts (SMS) pour amĂ©liorer la participation des citoyens Ă  la prise de dĂ©cision des collectivitĂ©s locales au Cameroun. Cet article examine deux rĂ©sultats Ă  court terme du projet, qui est mis en Ĺ“uvre dans trois rĂ©gions : ExtrĂŞme-Nord, Nord et Nord-Ouest.

Photovoice encourage les discussions sur le changement au sein des communautĂ©s en fournissant aux membres de la communautĂ© des camĂ©ras numĂ©riques pour prendre des photos qui montrent l’Ă©tat des infrastructures publiques et de la prestation des services. Ils ont ensuite la possibilitĂ© de partager des photos et de discuter de leurs points de vue sur les dĂ©fis du dĂ©veloppement qui ont un impact sur leurs communautĂ©s. Les participants sont Ă©galement encouragĂ©s Ă  identifier et Ă  partager les solutions possibles aux problèmes de dĂ©veloppement local. Ces recommandations sont ensuite transmises aux membres du conseil municipal, qui peut prendre des mesures pendant que la communautĂ© continue de superviser la mise en Ĺ“uvre d’un projet donnĂ©.

Les photos des participants au projet PB&T reprĂ©sentent l’Ă©tat lamentable des services publics locaux et aident les membres du conseil Ă  mieux identifier et hiĂ©rarchiser les besoins constitutifs dans le budget local. Par exemple, les membres de la communautĂ© dans la rĂ©gion de l’ExtrĂŞme-Nord du Cameroun ont pu montrer les lacunes dans l’accès aux services de base, y compris l’eau potable, l’Ă©ducation et les soins de santĂ© primaires. Comme l’a notĂ© le participant qui a pris la photo de gauche : « Il n’y a pas de point d’eau dans mon village. Cette source d’eau est la seule source pour toute la communautĂ©, et il faut marcher au moins deux kilomètres pour aller la chercher. Souvent, les enfants sont en retard pour aller Ă  l’Ă©cole – ou manquent tout simplement leur journĂ©e d’école – Ă  cause de l’éloignement de l’accès Ă  l’eau. Nous sommes Ă©galement victimes de nombreuses maladies d’origine hydrique. Le conseil municipal doit assurer la prĂ©sence de points d’eau sur la place du village. »

Dans la rĂ©gion du Nord-Ouest, les administrĂ©s du conseil municipal de Santa ont mis en Ă©vidence des problèmes tels que la nĂ©cessitĂ© d’amĂ©liorer les routes et les infrastructures Ă©ducatives ; la gestion des dĂ©chets ; et les services relatifs Ă  l’eau, l’hygiène et l’assainissement. La photo Ă  gauche montre un enfant Ă  l’extĂ©rieur des toilettes d’une Ă©cole et illustre les mauvaises conditions d’hygiène dans les Ă©coles primaires dans cette municipalitĂ©. Le participant qui a pris cette photo a notĂ© que « l’Ă©cole a une population de 300 enfants, mais il n’y a que quatre salles de classe et la maison d’une famille dans les locaux. Le lieu manque d’hygiène. Cet endroit pourrait mĂŞme tuer un enfant – regardez cette structure ! Nous voulons de meilleures toilettes dans les Ă©coles. Lorsque les choses changeront, je serai heureux. »

Après avoir recueilli toutes ces photos et ces histoires, les responsables des projets locaux organisent des expositions communautaires pour les prĂ©senter afin d’accroĂ®tre la visibilitĂ© des questions et de promouvoir l’appropriation communautaire du projet. Ces expositions rĂ©unissent les parties prenantes, y compris les reprĂ©sentants du gouvernement et des dirigeants communautaires, ce qui crĂ©e la possibilitĂ© de dialogue. Les membres de la communautĂ© ont la possibilitĂ© de parler Ă  la fois de l’Ă©tat des services publics locaux et de s’informer sur les processus locaux de prise de dĂ©cisions budgĂ©taires et les engagements du conseil municipal pour agir sur les prioritĂ©s identifiĂ©es.

Dans le cadre des prochaines Ă©tapes, les responsables des projets dans les trois rĂ©gions encourageront l’interaction entre la communautĂ© et les membres du conseil municipal grâce Ă  la technologie SMS. Ils rendront visite dans un premier temps aux conseils municipaux locaux pour recueillir des informations sur les allocations budgĂ©taires et les dĂ©penses relatives aux projets spĂ©cifiques identifiĂ©s lors des ateliers photovoice et proposĂ©s par les membres de la communautĂ©. Ces informations seront envoyĂ©es Ă  des intervalles mensuels aux membres de la communautĂ© par SMS pour les informer sur les engagements du conseil municipal. Ces informations peuvent varier. Il peut s’agir d’une somme d’argent affectĂ©e Ă  la construction d’un nouveau pont ou de la signature d’un nouveau contrat pour la reconstruction des toilettes d’une Ă©cole. Les membres de la communautĂ© peuvent ensuite signaler les changements qu’ils observent ou non Ă  la suite des dĂ©penses relatives aux prioritĂ©s identifiĂ©es. Ce dialogue se poursuivra jusqu’Ă  la fin de l’exercice budgĂ©taire et se terminera dans un autre atelier photovoice qui permettra de montrer les preuves photographiques des changements rĂ©alisĂ©s.

Aidez-nous Ă  contrĂ´ler ce budget ! Le Projet PB&T de VSO Cameroun est maintenant sur Facebook. Consultez la page Facebook et n’oubliez pas « d’aimer » et de partager cette initiative crĂ©ative. Pour plus d’informations, veuillez contactez Mallah Tabot Ă  [email protected].

 


 

Les enseignements tirĂ©s d’AmĂ©rique du Sud en matière de budgĂ©tisation multicanaux et e-participative, par Cynthia Ugwuibe, International Budget Partnership

Dans la budgĂ©tisation participative (BP), les citoyens dĂ©terminent la manière dont les fonds publics seront allouĂ©s pour les services publics et les projets. Souvent mis en Ĺ“uvre au niveau national ou local, ces initiatives visent Ă  inclure les citoyens dans le processus d’Ă©laboration des politiques, Ă  amĂ©liorer la reddition de comptes publique et Ă  accroĂ®tre les dĂ©penses en faveur des pauvres.

Dans les initiatives classiques de BP, les citoyens assistent aux assemblĂ©es publiques pour discuter des prioritĂ©s et Ă©lire les reprĂ©sentants qui voteront au final sur les projets prĂ©sĂ©lectionnĂ©s. Mais pour augmenter la participation des citoyens, certains gouvernements permettent dĂ©sormais aux citoyens de d’exprimer le suffrage final par le biais de multiples canaux, y compris l’Internet, les messages texte et les scrutins traditionnels.

Un examen de ces processus de budgĂ©tisation participative multicanaux Ă  Belo Horizonte et Rio Grande do Sul, au BrĂ©sil et Ă  La Plata, en Argentine, montre Ă  quel moment et pourquoi ces initiatives attirent des taux plus Ă©levĂ©s de participation significative du public. En 2006, la ville de Belo Horizonte a lancĂ© l’initiative de budgĂ©tisation participative numĂ©rique (e-BPB) pour s’appliquer au mĂŞme moment que son programme traditionnel de BP. Le gouvernement a prĂ©sĂ©lectionnĂ© quatre options d’un projet pour chacun des neuf districts de la ville, et pendant plus de 42 jours, les Ă©lecteurs inscrits pouvaient discuter et voter pour les projets proposĂ©s en ligne. Le programme a Ă©tĂ© un Ă©norme succès, 10 pour cent des Ă©lecteurs de la ville ont participĂ© Ă  l’e-BP, comparĂ© Ă  seulement 1,5 pour cent dans le programme traditionnel de BP.

La ville de La Plata et l’État de Rio Grande do Sul mènent des programme de BP similaires multiphases et multicanaux chaque annĂ©e, comprenant Ă  la fois un processus classique de dĂ©libĂ©ration, des interactions en face-Ă -face et un processus multicanaux Ă  moindre coĂ»t – e-BP de Belo Horizonte :

Phase 1: Processus de délibération en face-à-face

  • La Plata : Lors des forums publics, les citoyens prĂ©sentent des projets pour leur quartier. Lors des forums finaux de quartier, les citoyens dĂ©cident de la façon dont 30 pour cent du budget du quartier sera dĂ©pensĂ© et fixent la liste des 70 pour cent restants.
  • Rio Grande do Sul : Lors de rĂ©unions qui se tiennent Ă  travers l’État les citoyens votent pour les prioritĂ©s rĂ©gionales en fonction des ressources disponibles et du plan pluriannuel de l’État. Ensuite, lors des rĂ©unions du conseil municipal, les citoyens proposent des projets cohĂ©rents avec la stratĂ©gie pluriannuelle.

Phase 2: Vote direct

  • La Plata: Les citoyens votent sur les projets proposĂ©s dans l’un des 44 emplacements en l’espace de deux week-ends ou pendant une pĂ©riode de neuf jours via un système de SMS sĂ©curisĂ©. En 2010, plus de 12 pour cent des Ă©lecteurs ont participĂ© au scrutin.
  • Rio Grande do Sul: Pendant plus de 35 heures, les citoyens votent pour leurs prĂ©fĂ©rences en matière de dĂ©penses via l’Internet, par bulletins de vote et par tĂ©lĂ©phones mobiles. Environ 18 pour cent de la population adulte de l’État a votĂ© en 2012 — le taux le plus Ă©levĂ© de participation publique dans les processus Ă©lectoraux de l’État, Ă  l’exclusion des Ă©lections prĂ©sidentielles pour lesquelles le vote est obligatoire.

Les enseignements tirés:

Ces exemples indiquent comment et dans quelles circonstances les initiatives de BP peuvent améliorer la participation du public:

  1. Les initiatives de BP multicanaux qui rendent le vote plus pratique peuvent accroĂ®tre la participation Ă  l’ensemble du processus, mĂŞme si un plus grand pourcentage de citoyens peut encore voter par bulletins de vote traditionnels plutĂ´t qu’en ligne ou par SMS. Cette contradiction apparente est peut-ĂŞtre due au fait que dans les programmes de BP multicanaux comme celui de La Plata, les exigences rigoureuses en matière de vote, comme la participation Ă  des rĂ©unions, n’existent pas.
  2. Les nouvelles mĂ©thodes de vote attirent les citoyens qui ne participeraient pas en temps normal Ă  une BP classique. Selon une enquĂŞte menĂ©e par l’Open Government Technology Alliance sur 23 000 Ă©lecteurs qui ont votĂ© par Internet lors du cycle de BP Ă  Rio Grande do Sul en 2012, 63 pour cent ont dĂ©clarĂ© qu’ils n’auraient pas participĂ© au processus s’ils ne pouvaient pas voter en ligne.
  3. Pour que la participation publique soit significative, les citoyens doivent avoir la possibilité de discuter des priorités et de proposer des projets pour lesquels ils pourront voter plus tard.
  4. Selon Tiago Peixoto, le spécialiste de l’Open Government à la Banque mondiale, les citoyens sont plus susceptibles de participer lorsqu’ils sentent que la participation a un effet contraignant sur la façon dont les fonds publics sont alloués. Par exemple, dans le cadre de l’e-BP à Belo Horizonte, les citoyens ont voté directement pour les projets, alors que dans la BP traditionnelle, les délégués élus ont exprimé le scrutin final.
  5. Les initiatives de BP sont susceptibles d’avoir plus de succès lorsque la communication et la mobilisation touchent la sociĂ©tĂ© civile et le gouvernement avant et pendant le processus de BP. Ă€ La Plata, par exemple, les citoyens ont sollicitĂ© un soutien public pour leurs propositions de projet, et le gouvernement a utilisĂ© les mĂ©dias en ligne et traditionnels pour faire connaĂ®tre le processus Ă  travers les mĂ©dias en ligne et traditionnels.
  6. Un gouvernement favorable et réceptif est essentiel. À Belo Horizonte et à La Plata, le gouvernement a rapidement répondu aux demandes de renseignements du public concernant le processus et les forums multicanaux dirigés.

Pour plus d’informations sur ces initiatives de budgĂ©tisation participatives, veuillez contacter Cynthia Ugwuibe Ă  [email protected] ou Tiago Peixoto Ă  [email protected].

 


 

Quels facteurs jouent un rôle dans le plaidoyer budgétaire efficace de la société civile ? par Justine Hart et Jay Colburn, International Budget Partnership

Afin de favoriser un plaidoyer efficace qui encourage la transparence et la responsabilisation des budgets publics et de meilleures politiques et mises en Ĺ“uvre budgĂ©taires, l’IBP noue des partenariats avec les organisations de la sociĂ©tĂ© civile (OSC) du monde entier. L’IBP supporte le travail budgĂ©taire de ses partenaires de la sociĂ©tĂ© civile Ă  travers la formation et l’assistance technique, le financement et la collaboration aux niveaux national, rĂ©gional et international. L’IBP entreprend Ă©galement des recherches rigoureuses sur la situation de la transparence, de la participation et de la responsabilisation budgĂ©taires dans le monde, et sur les causes et les consĂ©quences du niveau plus ou moins Ă©levĂ© de la transparence. L’IBP mène aussi des recherches substantielles basĂ©es sur des Ă©tudes de cas qui se penchent sur les campagnes menĂ©es par la sociĂ©tĂ© civile pour promouvoir la transparence budgĂ©taire et plaider en faveur de politiques budgĂ©taires favorables aux pauvres. Ces Ă©tudes de cas explorent Ă  quel moment et dans quelles conditions le plaidoyer budgĂ©taire de la sociĂ©tĂ© civile peut avoir un impact positif sur les systèmes, les pratiques, les politiques et les rĂ©sultats budgĂ©taires. Ce que nous avons appris jusqu’Ă  prĂ©sent est que les OSC ne peuvent avoir un impact que lorsqu’elles ont accès Ă  l’information, qu’elles agissent de concert avec le gouvernement, et qu’elles entretiennent des relations et des rĂ©seaux solides avec d’autres OSC et les mĂ©dias. Cet article examine quelques exemples dans lesquels nos partenaires ont rĂ©ussi Ă  surmonter les dĂ©fis liĂ©s Ă  ces facteurs.

Premièrement, les OSC n’ont souvent pas accès aux informations budgĂ©taires et Ă  la possibilitĂ© de participer aux processus budgĂ©taires. Les budgets sont essentiels pour assurer la prestation de services essentiels comme la santĂ© maternelle et l’Ă©ducation de base. Est-ce que le gouvernement investit suffisamment de fonds publics dans ces services ? Pour rĂ©pondre Ă  cette question, il faut avoir accès Ă  l’information budgĂ©taire – et aux possibilitĂ©s d’obliger le gouvernement Ă  rendre compte de ses actions. Malheureusement, selon l’EnquĂŞte sur le budget ouvert (EBO) 2012, bien trop de gouvernements, comme celui du Myanmar, qui publie des documents budgĂ©taires Ă  des fins internes uniquement, fournissent au public peu ou pas d’informations sur le budget du gouvernement national et les activitĂ©s financières au cours de l’exercice budgĂ©taire.
En utilisant l’EnquĂŞte sur le budget ouvert pour faire pression pour une plus grande transparence budgĂ©taire, les efforts des organisations partenaires de l’IBP ont Ă©tĂ© documentĂ©s dans un certain nombre de pays. Avec la pression d’un partenaire de l’IBP, le RĂ©seau Gouvernance Économique et DĂ©mocratie (REGED), le gouvernement de la RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo a pris plusieurs nouvelles mesures pour amĂ©liorer la transparence du gouvernement, telles que la publication de la Proposition de budget de l’exĂ©cutif, et a inclus des dispositions en matière de transparence dans plusieurs nouvelles lois et rĂ©glementations de finances publiques. Au Honduras, l’attention accrue accordĂ©e aux questions de transparence budgĂ©taire Ă  travers la prĂ©paration et la production de l’EnquĂŞte sur le budget ouvert 2010 a rĂ©uni les organisations locales de la sociĂ©tĂ© civile, l’IBP, la Millennium Challenge Corporation et le gouvernement pour faire des progrès en matière de transparence budgĂ©taire, y compris la publication de l’ensemble des huit documents budgĂ©taires clĂ©s.

Un autre défi que les OSC doivent relever est le fait d’assurer que le public soit en mesure de participer à la prise de décisions budgétaires et aux processus de supervision de manière équitable et durable. Les citoyens peuvent être impliqués dans plusieurs étapes du processus budgétaire, et de nombreuses OSC budgétaires s’efforcent de promouvoir des politiques qui permettent une telle participation. Même si l’EBO 2012 révèle que les gouvernements, dans leur majorité, ne parviennent pas à fournir des opportunités significatives aux citoyens et à la société civile de participer au processus budgétaire, certains pays assurent des mécanismes intéressants et novateurs de participation à toutes les étapes du budget processus. Voici quelques exemples :

  • Formulation du budget ; Ă€ TrinitĂ©-et-Tobago, le ministère des Finances reçoit des informations budgĂ©taires provenant des citoyens et rĂ©pond par le biais de forums publics.
  • Approbation du budget : Au Kenya, la Commission budgĂ©taire du Parlement tient des audiences publiques pour examiner le budget et en dĂ©battre.
  • ExĂ©cution du budget : Les agences gouvernementale de Nouveau-ZĂ©lande utilisent des enquĂŞtes axĂ©es sur le budget, tiennent des consultations publiques et recueillent les commentaires du public sur le budget en ligne.
  • Surveillance budgĂ©taire : En CorĂ©e du Sud, le Système de demande d’audit des citoyens permet aux citoyens de demander au bureau national d’audit de mener des enquĂŞtes spĂ©ciales sur les programmes gouvernementaux qui sont particulièrement importants ou lorsque des irrĂ©gularitĂ©s et l’inefficacitĂ© sont constatĂ©es.

En plus de l’information budgĂ©taire et d’un dialogue ouvert, les organisations engagĂ©es dans le travail budgĂ©taire tirent profit du fait de faire partie d’un rĂ©seau d’autres groupes ayant des objectifs similaires. Les OSC obtiennent rarement des rĂ©sultats positifs en l’absence de partenariats solides, et les groupes de travail budgĂ©taire ont tendance Ă  mieux rĂ©ussir lorsqu’ils tentent d’Ă©largir et de renforcer leurs rĂ©seaux en s’engageant avec des mouvements et des organisations qui ont des objectifs communs.

L’implication organisationnelle dans les rĂ©seaux a contribuĂ© au succès rĂ©cents de nos partenaires dans divers contextes. L’organisation Sikika en Tanzanie, qui fait campagne contre le gaspillage des ressources publiques, financières et humaines dans le secteur de la santĂ©, a nouĂ© des alliances clĂ©s sa mobilisation au niveau local et de son travail d’audit social, la Coalition pour la justice sociale en Afrique du Sud a utilisĂ© ses relations avec un maire engagĂ© pour surmonter les difficultĂ©s bureaucratiques. Enfin, au BrĂ©sil, les groupes communautaires, les mouvements sociaux, les syndicats, les organisations religieuses et les instituts de recherche ont formĂ© une coalition pour dĂ©fendre le financement des programmes sociaux menacĂ©s par la rĂ©forme fiscale.

MalgrĂ© les difficultĂ©s budgĂ©taires que les OSC continuent Ă  affronter, il est possible pour elles de travailler vers un dialogue plus ouvert avec les gouvernements et d’Ă©tablir de nouvelles alliances basĂ©es sur les enseignements tirĂ©s des autres organisations qui font un travail similaire. Pour connaĂ®tre l’impact que peut avoir la sociĂ©tĂ© civile sur les budgets, veuillez consulter les Ă©tudes de cas du Programme d’apprentissage de l’IBP.

 


 

Les publications de l’IBP

Ce mois-ci, l’IBP a publiĂ© une nouvelle Ă©tude de cas sur la façon dont les bailleurs de fonds ont adoptĂ© l’Indice sur le budget ouvert dans leur cadre de l’aide Ă©trangère. « Foreign Assistance and Fiscal Transparency: The Impact of the Open Budget Initiative on Donor Policies and Practices », par Linnea Mills, prĂ©sente les conclusions sur la manière, le moment et les raisons pour lesquels le DĂ©partement d’État amĂ©ricain, la Millennium Challenge Corporation (MCC), et le DĂ©partement britannique pour le dĂ©veloppement international (DFID) ont adoptĂ© l’Indice sur le budget ouvert dans la langue et dans la pratique.

L’IBP a Ă©galement publiĂ© trois Ă©tudes de cas sur le rĂ´le de l’IBP, de ses partenaires locaux, des bailleurs de fonds et des gouvernements pour promouvoir une meilleure transparence budgĂ©taire, Ă  l’aide de l’EnquĂŞte sur le budget ouvert (EBO) en tant que mesure d’orientation et de progrès en Afghanistan, la RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo (RDC), et au Honduras. L’Ă©tude de cas sur l’Afghanistan souligne l’amĂ©lioration du score de l’EnquĂŞte sur le budget ouvert (EBO) et les efforts des bailleurs de fonds, des organisations de la sociĂ©tĂ© civile (OSC) et des mĂ©dias pour faire pression sur le gouvernement afin d’amĂ©liorer son système de gestion des finances publiques. L’Ă©tude de cas sur la RDC montrent comment le pays partenaire de l’IBP a utilisĂ© les rĂ©sultats de l’EBO 2008 et 2010 pour collaborer de manière constructive avec le ministère du Budget et pour former le corps lĂ©gislatif et les mĂ©dias Ă  utiliser les informations obtenues relative Ă  la transparence budgĂ©taire plus mener des rĂ©formes plus larges de gouvernance Ă©conomique. Ă€ la suite de ces efforts et de la pression des partenaires internationaux de dĂ©veloppement, le gouvernement de RDC a publiĂ© des documents budgĂ©taires clĂ©s pour la première fois en 2010. Enfin, l’Ă©tude de cas menĂ©e au Honduras montre comment l’EBO 2010 a amĂ©liorĂ© la sensibilisation aux problèmes de transparence budgĂ©taire du pays et a encouragĂ© la mise en Ĺ“uvre d’une approche multi-parties prenantes pour apporter des changements.

Pour consulter ces études de cas ainsi que d’autres publications sur la transparence budgétaire, veuillez consulter le site: https://archive.internationalbudget.org/ibp_publication_categories/budget-transparency/.

 


 

Lectures complémentaires sur le terrain

Une nouvelle section du bulletin d e l’IBP qui vous apporte une couverture adaptĂ©e des questions budgĂ©taires et de l’engagement de la sociĂ©tĂ© civile dans les budgets publics traitĂ©s par des revues universitaires et professionnelles

Budgétisation participative

Si vous avez apprĂ©ciĂ© l’article de ce bulletin d’information sur la budgĂ©tisation participative (BP), d’autres ressources sont disponibles ! L’édition la plus rĂ©cente du Journal of Deliberative Democracy’s est un numĂ©ro spĂ©cial sur la budgĂ©tisation participative, Ă©ditĂ© par Brian Wampler et Janette Hartz-Karp. Les Ă©diteurs ont Ă©tabli un programme qui donne un aperçu de la croissance fulgurante de la BP comme un projet d’organisation permettant aux citoyens de demander des comptes Ă  leurs gouvernements : selon une estimation, plus de 1500 municipalitĂ©s Ă  travers le monde ont adoptĂ© la budgĂ©tisation participative. Les articles inclus dans le numĂ©ro spĂ©cial sont extrĂŞmement variĂ©s et traitent de questions aussi bien thĂ©oriques que concrètes, internationales ou microĂ©conomiques. Par exemple, Wampler note la mesure dans laquelle la popularitĂ© de la BP, comme celle de tout autre processus dĂ©mocratique, repose sur sa capacitĂ© continue Ă  opĂ©rer un rĂ©el changement social. Dans le mĂŞme temps, Ernesto Ganuza et Gianpaolo Baiocchi notent dans leur article « The Power of Ambiguity: How Participatory Budgeting Travels the Globe, », que la BP s’est avĂ©rĂ©e adaptable Ă  une assez grande variĂ©tĂ© de contextes sociaux. Bien que cette caractĂ©ristique ait fait de la BP un outil attractif pour les militants qui cherchent Ă  faire entendre des causes progressistes, elle comporte Ă©galement des risques lorsque les acteurs gouvernementaux cooptent le langage de la budgĂ©tisation participative sans promouvoir les objectifs d’inclusion, de participation et de justice sociale.

Benjamin Goldfrank a Ă©galement contribuĂ© Ă  cette Ă©dition, avec son article qui met l’accent sur le rĂ´le de la Banque mondiale dans la promotion de la BP, et six Ă©tudes sur des cas aussi variĂ©es que le « succès improbable » de l’introduction « par le haut » de la budgĂ©tisation participative au PĂ©rou ou que le potentiel Ă©mancipateur d’engagement des parties prenantes « de bas en haut » aux États-Unis. La revue est entièrement en libre accès. N’hĂ©sitez pas Ă  consulter ce numĂ©ro spĂ©cial.

Transparence et accès Ă  l’information

La budgĂ©tisation participative porte au moins en partie sur la construction d’espaces transparents – comme le suggèrent Ganuza et Baiocchi dans l’article citĂ© ci-dessus – et l’accès Ă  l’information est crucial pour l’engagement des citoyens dans toutes sortes de processus budgĂ©taires. Un rĂ©cent article de Daniel Albalate del Sol publiĂ© dans le Journal of Economic Policy Reform aborde la question des facteurs qui permettent la transparence des autoritĂ©s locales, en se concentrant sur les municipalitĂ©s en Espagne. Entre autres choses, il rĂ©vèle que les municipalitĂ©s dont les maires sont de gauche sont plus transparentes ; et que les maires dont les partis dĂ©tiennent une majoritĂ© absolue au sein de leurs conseils municipaux ont tendance Ă  ĂŞtre moins transparents.

Cette dernière constatation n’est pas une surprise pour Paolo de Renzio, de l’IBP, dont l’article (co-Ă©crit avec Joachim Wehner), « “Citizens, Legislators, and Executive Disclosure: The Political Determinants of Transparency,” », rĂ©vèle que la transparence fiscale au niveau national est associĂ©e Ă  une situation lĂ©gislative dans laquelle plusieurs partis contestent les Ă©lections et partagent le pouvoir, rendant ainsi encore plus difficile pour un corps exĂ©cutif puissant de contrĂ´ler la lĂ©gislature.

Bien sĂ»r, dans un contexte autoritaire, les dĂ©terminants de la transparence peuvent s’Ă©carter radicalement de ceux qui ont Ă©tĂ© identifiĂ©s par del Sol, et l’utilisation de l’information pour promouvoir la reddition de comptes n’est pas aussi simple qu’elle pourrait l’être dans des rĂ©gimes plus dĂ©mocratiques. Telle est l’axe d’un article rĂ©cent publiĂ© par Yeling Tan, intitulĂ© « “Transparency without Democracy: The Unexpected Effects of China’s Environmental Disclosure Policy,” », paru dans le journal Governance. Tan se penche sur les OSC environnementales qui travaillent en Chine, oĂą elle conclut que les relations Ă©troites entre les autoritĂ©s locales et les entreprises polluantes compromettent souvent la capacitĂ© des populations locales Ă  demander des comptes Ă  leurs gouvernements. Son article souligne Ă©galement les leçons pour la sociĂ©tĂ© civile et se termine par des histoires de rĂ©ussites. Les OSC environnementales Ă©tudiĂ©es par Tan ont nouĂ© des alliances non conventionnelles pour faire pression sur le gouvernement, y compris avec les ONG internationales et les sociĂ©tĂ©s multinationales qui ont un intĂ©rĂŞt Ă  assurer que leurs fournisseurs locaux en Chine soient relativement intègres. Pour en savoir plus sur le travail de Tan, veuillez consulter le Governance blog.

 


 

Responsable de programme pour le développement du contenu et la stratégie numérique, Communications, International Budget Partnership

L’IBP recherche un responsable de programme pour le dĂ©veloppement du contenu et la stratĂ©gie numĂ©rique au sein de l’équipe de communications. Cette personne travaillera en tandem avec l’équipe de direction et le personnel de l’organisation pour Ă©laborer et mettre en Ĺ“uvre des stratĂ©gies intĂ©grĂ©es de communication. Ce responsable de programme jouera un rĂ´le Ă  la fois crĂ©atif et analytique dans le dĂ©veloppement, la production et la promotion des principaux produits de communication Ă©lectroniques de l’IBP : le bulletin bimestriel, le site web et les plateformes des mĂ©dias sociaux. Le responsable de programme appuiera Ă©galement les capacitĂ©s et les efforts de communication du personnel de l’IBP et des organisations partenaires, ainsi que son rĂ©seau international. Pour plus d’information et pour postuler, veuillez consulter la description complète de la fiche de poste.

 

Responsable de programme (Afrique francophone), Open Budget Initiative, International Budget Partnership

L’IBP recherche un responsable de programme (Afrique francophone) pour apporter un appui Ă  l’Initiative sur le budget ouvert (IBO). L’IBO est un programme de recherche et de plaidoyer qui vise Ă  accroĂ®tre l’accès du public Ă  l’information budgĂ©taire et Ă  promouvoir une gestion des finances publiques inclusive et responsable. Le responsable de programme rendra compte au directeur de l’Initiative internationale pour le plaidoyer et la transparence budgĂ©taires de l’IBP et au superviseur de l’EnquĂŞte sur le budget ouvert de l’IBP. Pour plus d’informations et pour postuler, veuillez cliquez ici.

 

3 au 5 mai : Participez à la Conférence sur la budgétisation participative à Chicago !

 

 

Rendez-vous Ă  Chicago du 3 au 5 mai 2013 pour participer Ă  la deuxième ConfĂ©rence internationale sur la budgĂ©tisation participative aux États-Unis et au Canada. La budgĂ©tisation participative (BP) permet aux citoyens de dĂ©cider directement comment dĂ©penser les parties des budgets publics qui affectent leurs vies. Les participants Ă  la confĂ©rence se familiariseront aux processus de BP dans le monde et assisteront Ă  des sessions sur l’engagement des jeunes, les outils de haute technologie et la facilitation. Ils pourront Ă©galement voir la BP en action lors d’Ă©vĂ©nements de vote Ă  Chicago. Pour ceux qui dĂ©couvrent la BP, un atelier de formation (inscription sĂ©parĂ©e) introduira les Ă©lĂ©ments de base nĂ©cessaires pour tirer parti de la ConfĂ©rence sur la BP. L’inscription est ouverte sur le site web de la confĂ©rence. Les inscriptions prĂ©alables se termineront le 22 mars 2013.