Indonésie – Un « mouvement » pour le budget de la société civile?

LES OPINIONS PRÉSENTÉES DANS CETTE GAZETTE SONT DE L’AUTEUR
ET NE REPRÉSENTENT PAS NÉCESSAIREMENT L’OPINION DE L’IBP

Indonésie – Un « mouvement » pour le budget de la société civile?

Par Debbie Budlender, Agence communautaire pour les études sociales, Le Cap et Hana A. Satriyo, The Asia Foundation, Indonésie

Pourquoi parler d’un « mouvement » en Indonésie

L’émergence d’organisations budgétaires en Indonésie eut lieu dans les années de la « reformasi », la période de réforme démocratique qui commença en 1998, lorsque le mouvement populaire dirigé par les étudiants et les organisations non gouvernementales mit fin aux 32 ans de règne de Soeharto. Plus de 100 organisations de toute l’Indonésie sont aujourd’hui reportées comme effectuant un travail lié au budget.

L’Indonésie est un cas à part parmi les pays en contact avec l’IBP par son nombre d’organisations qui effectuent un travail budgétaire dans le pays. Ce qui est aussi peut être inhabituel est qu’un très petit nombre de ces organisations se concentre exclusivement sur les travaux budgétaires. La vaste majorité de ces organisations effectuent un travail budgétaire car elles sont convaincues qu’il peut renforcer toutes les activités auxquelles elles prennent part.

Tout en nous gardant de généraliser, surtout dans un pays aussi grand et diversifié que l’Indonésie, les organisations indonésiennes qui effectuent un travail budgétaire ont aussi la tendance à être plus ancrées dans les couches populaires, et à être plus activistes que dans d’autres pays. De nombreuses organisations ont par exemple simplement des « membres » plutôt que du « personnel » comme c’est le cas pour ces organisations indonésiennes.

Le travail budgétaire de la société civile indonésienne est effectué par des organisations ayant été formées pour tirer parti des nouvelles opportunités offertes par le changement politique et pour les renforcer. De nombreux membres et dirigeants d’organisations ont participé au mouvement étudiant qui, comme dans de nombreux autres pays, fut un élément décisif du changement politique.

Le travail budgétaire de la société civile en Indonésie s’est concentré au niveau local plutôt qu’à un niveau centralisé. Cela reflète à la fois le sentiment que le changement a de plus grandes chances d’arriver à ce niveau, mais aussi le fait que les organisations ont saisi les opportunités offertes par ce qui constitue l’un des processus de décentralisation les plus rapides et les plus profonds jamais vus au monde. Cette concentration sur le local signifie en conséquence que le travail budgétaire n’est pas concentré dans la capitale, Jakarta. Au contraire, cette action existe dans les villes et les villages dans tout le pays.

Les problèmes traités par les organisations dans leur travail budgétaire différent trop pour être adaptés à leur approche locale bottom-up. Néanmoins, la plupart des organisations se décrivent elles-mêmes comme ayant une approche orientée vers les pauvres et faisant cas des sexes. Les types de problèmes qu’elles prennent en main, ainsi que leurs modes opératoires reflètent cet état de fait. Un thème récurrent à de nombreuses organisations est celui de la corruption. C’est un domaine dans lequel la société civile a eu des succès retentissants tant aux niveaux locaux que nationaux, en demandant aux politiciens corrompus de rendre des comptes, et en envoyant certains en prison. Ayant obtenus de fiers succès dans ce domaine, de nombreuses organisations se sont ensuite penchées sur la question de savoir comment l’argent « sauvé » de la corruption pourrait être utilisé pour répondre aux problèmes des pauvres.

Le travail budgétaire des différentes organisations n’est pas coordonné en ce que la plupart des organisations sont autonomes l’une de l’autre. Dans le cas de FITRA et de PATTIRO, des organisations locales forment un morceau de réseau. Pourtant, même là les organisations membres ont de grands degrés de liberté dans leur moyen de soulever des fonds et de choisir leurs activités. On peut toutefois parler de « mouvement de la société civile pour le budget » en Indonésie étant donné le fort réseau et les nombreuses collaborations existantes entre les différentes organisations, ainsi que les nombreuses similarités de leurs approches.

Raisons possibles de l’émergence d’un mouvement en Indonésie

Quels sont les facteurs expliquant la taille et la forme du mouvement budgétaire indonésien?

Comme dans de nombreux autres pays, le travail sur le budget de la société civile a prospéré suite à d’importants changements politiques. Le fait que les changements politiques en Indonésie inclurent un processus de décentralisation sérieux et rapide a encouragé la concentration sur la localité.  Les premières organisations à effectuer un travail lié au budget en Indonésie furent des groupes anticorruption. Leurs travaux ont fourni la première discussion publique sur la façon dont les budgets doivent se doivent d’être traités comme des documents publics et non comme des documents gouvernementaux secrets.

Lorsque les donateurs ont choisi de supporter le travail de la société civile pour le budget, il a semblé clair qu’un tel travail avait peu de chances d’aboutir au centre encore trop fortement contrôlé. Alors que le travail budgétaire en Indonésie est résolument emprunt de la période de la  reformasi, il a également été capable de se construire en termes de processus à partir de certaines des pratiques de la période Soeharto mais en les adaptant, comme ce fût le cas  avec le processus de planification centré sur la communauté appelé musrenbang.

Le programme « Forum Warga » (forum communautaire) de la fondation Ford, initié vers 2001, a contribué à façonner le développement ultérieur du travail sur le budget. Un projet lancé par l’Asia Foundation (TAF) à peu près à la même période a aussi eu de l’influence. Le projet du TAF s’est concentré sur l’encouragement des travaux envers les pauvres et prenant en compte les différences de sexe. Quatorze organisations, reparties sur quatre villes, ont été invitées à participer au projet, qui s’est étendu sur deux ans. Une ou deux organisations se spécialisèrent sur la recherche, mais la plupart furent plus orientées vers l’activisme. Il a été demandé à chacune des organisations de choisir un problème important pour les pauvres, et surtout pour les femmes, dans la zone dans laquelle ils travaillent, puis ils ont été soutenus pour effectuer des recherches et un plaidoyer sur le budget relatif à ce problème.

Cette démarche qui consiste à construire un travail budgétaire autour d’un problème plutôt que de voir le budget comme le centre a accentué l’utilisation du travail budgétaire comme un « outil » plutôt que comme une fin en soit. Lorsqu’elle en arriva au plaidoyer, une des organisations appris la leçon importante que choisir un problème qui intéresse les dirigeants d’une organisation mais qui n’est pas un problème majeur pour les gens ordinaires entraine un support limité de votre travail et ainsi, une pression limitée pour les changements budgétaires pour lesquels vous vous défendez.

De nombreuses (mais pas toutes) organisations qui participèrent à ce projet continuèrent leur travail budgétaire une fois le projet terminé. Leur exemple semble avoir encouragé d’autres organisations à entreprendre ce travail tout comme il semble avoir influencé le type d’organisations entreprenant ce travail et l’approche globale. Dans le même temps, les succès du travail sur la corruption des premières années ont mis en évidence le fait qu’avoir un impact est possible, et a ainsi inspiré d’autres engagements. Aujourd’hui, il y a bien davantage de preuves sur la façon dont le travail budgétaire au-delà de la corruption peut avoir un impact. Cela va de changements dans le processus budgétaire pour les rendre plus participatifs, jusqu’à la modification des « chiffres » dans les budgets, afin de les rendre plus sensibles aux moyens des pauvres et des marginalisés.

Le fait que la société civile en Indonésie soit relativement « jeune » en termes d’âge de ses organisations, ainsi qu’en termes d’âge des membres et des dirigeants, a encouragé l’approche activiste. Naturellement, les membres et les dirigeants ont vieilli avec les années. En général, cependant, la plupart des seniors et des activistes expérimentés ont réussi à encourager des gens plus jeunes à participer. La nature relativement non hiérarchique de la plupart des organisations a aussi encouragé l’émergence de nouveaux dirigeants. Et cela a permis au mouvement de bénéficier des idées et de l’énergie d’un plus grand nombre de personnes.

Faiblesses possibles

Le mouvement indonésien pour le budget a, jusqu’à récemment, été relativement isolé des autres travaux budgétaires de la société civile. Une raison pratique à cela peut être la langue, étant donné que de nombreuses personnes effectuant un travail sur le budget en Indonésie ne parlent pas ou ne comprennent pas bien l’anglais. Ainsi, ils ne bénéficient pas facilement de la littérature internationale ou des conférences internationales et des propositions de séminaires. La nature du mouvement, plutôt ancrée dans les couches populaires qu’élitiste, exacerbe ce problème. Le bon côté de cette isolation est qu’elle a probablement stimulé une inventivité locale. Le mauvais côté est que les activistes indonésiens n’ont pas pu apprendre autant qu’ils auraient pu des expériences étrangères, et ceux effectuant un travail budgétaire ailleurs n’ont pas pu apprendre de l’Indonésie.

Un point faible supplémentaire du travail budgétaire en Indonésie réside dans le fait que celui-ci n’est en grande partie pas aussi techniquement sophistiqué que celui effectué par des organisations de la société civile dans d’autres pays. Le fait que les organisations voient le travail sur le budget comme un outil signifie qu’ils se spécialisent dans le développement d’expertises, par exemple, dans un type particulier d’analyse budgétaire. Au lieu de cela, ils utiliseront un type d’analyse budgétaire pour s’intéresser à un problème particulier au moment qu’il leur semblera opportun puis ils passeront à un autre outil au fur et à mesure que la situation dans laquelle ils opèrent change. Les organisations tendent ainsi à disposer d’un grand nombre de capacités, mais à un relativement faible niveau.

Le manque de spécialisation des organisations effectuant un travail sur le budget, et sur certains types de travaux budgétaires, combiné au grand nombre d’organisations désirant utiliser le travail sur le budget, implique qu’il y a un manque d’ « experts » à qui faire appel. Encore une fois, cela stimule la créativité. Mais cela pourrait mener à une répétition inutile d’erreurs qui auraient pu être évitées.

Malgré ces faiblesses et la relative jeunesse du mouvement indonésien pour le budget, la communauté internationale des organisations budgétaires pourrait grandement apprendre de l’Indonésie, comme l’Indonésie a appris du reste du monde au cours des dernières décennies. Il sera aussi intéressant de voir comment le pays bénéfice de l’équilibrage effectué par les organisations pour le budget pour combiner activisme populaire et analyse budgétaire dans leur démarche politique.

Indonesia – ¿un movimiento presupuestario de la sociedad civil?

LAS OPINIONES QUE PRESENTA ESTA GACETA SON DEL AUTOR Y NO
NECESARIAMENTE REREPESENTAN LA OPINIÓN DEL IBP

Indonesia – ¿un movimiento presupuestario de la sociedad civil?

Por Debbie Budlender, Community Agency for Social Enquiry, Cape Town y Hana A. Satriyo, The Asia Foundation Indonesia

Por qué decimos que Indonesia tiene un “movimiento”

El surgimiento de organizaciones presupuestarias en Indonesia ocurrió alrededor de la reforma democrática o “reformasi,” que comenzó en 1998, cuando el movimiento popular encabezado por los estudiantes y organizaciones no gubernamentales terminó con los 32 años de la dictadura de Soeharto. Más de 100 organizaciones en Indonesia están consideradas como organizaciones presupuestarias.

Indonesia es un caso excepcional entre los países con los que el IBP tiene contacto debido al número de organizaciones comprometidas con el trabajo presupuestario en ese país. Lo que también resulta inusual es que muy pocas de estas organizaciones sólo se enfocan en el trabajo de presupuestos. La gran mayoría de las organizaciones realizan trabajo presupuestario porque creen que puede fortalecer sus demás actividades.

En tanto que debemos tener cautela al hacer generalizaciones—especialmente en un país tan grande y diverso como Indonesia—las organizaciones de este país dedicadas al trabajo presupuestario también tienden a ser organizaciones de base con un enfoque más activista que en muchos otros países. Muchas, por ejemplo, cuentan con miembros afiliados en lugar de contar con personal asalariado.

El trabajo presupuestario de la sociedad civil en Indonesia se realiza por organizaciones creadas para aprovechar las nuevas oportunidades que ofrece el cambio político.  Muchos de los miembros y líderes de las organizaciones cuentan con experiencia en movimientos estudiantiles que al igual que en muchos países representa un factor clave para el cambio político.

El trabajo presupuestario de la sociedad civil en Indonesia se ha concentrado a nivel local más que a nivel central. Esto refleja la percepción de que es más factible que el cambio se dé a este nivel y que dichas organizaciones aprovechan las oportunidades que presenta uno de los procesos de descentralización más rápidos y de mayor alcance a nivel mundial.  El enfoque local quiere decir que el trabajo presupuestario no se concentra en la capital, Jakarta; sino en ciudades y localidades de todo el país.

Los temas que estudian las organizaciones en su trabajo presupuestario son muy variados como corresponde dado el enfoque local y comunitario. Sin embargo, una gran parte de las organizaciones se describen a si mismas como grupos con sensibilidad de género y con un enfoque pro-pobreza, lo cual se refleja en los temas que abordan y en su forma de operar. Un tema común a lo largo de muchas organizaciones ha sido la corrupción. Ésta es un área en donde la sociedad civil ha tenido éxitos importantes a nivel nacional y local señalando a políticos corruptos — y hasta enviado a algunos a la cárcel. Con éxitos en esta área, muchas organizaciones se dedicaron a ver cómo el dinero “rescatado” de actos de corrupción puede utilizarse para atender los problemas de los pobres.

El trabajo de presupuestos de las diferentes organizaciones no está coordinado en el sentido de que las organizaciones son dependen una de otra.  Las organizaciones locales FITRA y PATTIRO forman parte de una red. Sin embargo, aún aquí las organizaciones afiliadas son autónomas en cuanto a la recaudación de fondos y la selección de actividades. No obstante, uno puede hablar de un “movimiento presupuestario de la sociedad civil” en Indonesia debido a la fuerte colaboración que se da entre las organizaciones con enfoque similares.

Posible rezones que explican el surgimiento de un movimiento presupuestario en Indonesia

¿Qué explica el tamaño y forma del movimiento presupuestario en Indonesia?

Al igual que en muchos otros países, el trabajo presupuestario de la sociedad civil ha florecido a partir de importantes cambios políticos.  El hecho de que el cambio político en Indonesia incluye un acelerado y serio proceso de descentralización fomentó el enfoque local. Las primeras organizaciones en hacer trabajo presupuestario en Indonesia fueron grupos anti-corrupción. Su trabajo ofreció la primera discusión pública sobre cómo los presupuestos deben de ser considerados documentos públicos y no documentos secretos del gobierno.

Inicialmente cuando el apoyo al trabajo presupuestario de la sociedad civil fue considerado por los donatarios, era claro que este tipo de trabajo tendría poco éxito en el centro altamente controlado. Mientras el trabajo presupuestario en Indonesia se ubica en la erareformasi, en términos del proceso también ha sido capaz de construir y adoptar algunas prácticas de la época de Soeharto —tal como el proceso de planeación comunitario conocido como musrenbang.

El foro comunitario “Forum Warga”  de la Fundación Ford que inició cerca de 2001, contribuyó a darle forma al desarrollo subsecuente del trabajo presupuestario de la sociedad civil. Un proyecto iniciado por la Fundación de Asia “The Asia Foundation” (TAF) al mismo tiempo también tuvo cierta influencia. El proyecto de TAF se enfocó en promover el trabajo presupuestario con enfoque en la pobreza y con sensibilidad de género. Catorce organizaciones en cuatro ciudades fueron invitadas a participar en el proyecto a lo largo de dos años. Una o dos de éstas organizaciones se especializan en investigación, pero la mayoría tenían un enfoque activista. Cada organización seleccionó un tema importante para los pobres—especialmente las mujeres—en su área de trabajo y luego recibieron apoyo para hacer la investigación presupuestaria y activismo relacionado con el tema.

El trabajo presupuestario comenzó a verse como una “herramienta” en lugar de cómo un fin en sí mismo. Durante la fase de activismo, una de las organizaciones aprendió la importancia de escoger un tema de interés de los líderes de la organización pero no del interés popular, lo que se traduce en apoyo limitado y en presión limitada para conseguir los cambios presupuestarios deseados.

Muchas—aunque no todas—las organizaciones involucradas en este proyecto continuaron con el trabajo presupuestario después de terminado el proyecto. Su ejemplo parece haber inspirado a otros a retomar este trabajo e influenciado el enfoque de las organizaciones que hacen este trabajo.  Mientras tanto, los éxitos en el trabajo de corrupción en los primeros años evidenciaron la posibilidad de tener impacto.  Esto inspiró mayor participación. Hoy en día existe evidencia de cómo el trabajo presupuestario más allá de lo que concierne a la corrupción puede tener impacto. Desde cambios en el proceso presupuestario hasta el aumento en la participación y cambios en las “cifras” de los presupuestos para hacerlos más representativos de las necesidades de los pobres.

El hecho de que la sociedad civil en Indonesia es relativamente “joven” en términos de la edad de las organizaciones, así como la edad de los miembros y líderes ha motivado un enfoque activista. Naturalmente, con el paso de los años los miembros originales y los líderes se han hecho más viejos. En general, sin embargo, los activistas viejos y experimentados han sido buenos en alentar a los jóvenes a participar. La naturaleza relativamente no-jerárquica de la mayoría de las organizaciones también ha motivado el surgimiento de nuevos líderes. Esto le ha permitido al movimiento beneficiarse de las ideas y energía de un mayor número de personas.

Posibles debilidades

Hasta hace poco, el movimiento presupuestario en Indonesia ha estado relativamente aislado del trabajo presupuestario de la sociedad civil en otros lugares. Una razón práctica que lo explica puede ser el lenguaje, pues en su mayoría quienes hacen trabajo presupuestario en Indonesia no hablan o entienden bien inglés. Por ello, no pueden beneficiarse de la literatura internacional o de oportunidades de talleres o de una conferencia internacional. Entre más comunitario y menos elitista sea el movimiento mayor es el problema. La ventaja del aislamiento es que quizás ha estimulado la creatividad local. La desventaja es que los activistas en Indonesia no han podido aprender mucho de experiencias en otros lados, y aquellos que realizan trabajo presupuestario en otros lugares no han aprendido de la experiencia en Indonesia.

Otra debilidad es que el trabajo presupuestario en Indonesia, en su mayor parte, no es tan sofisticado técnicamente como el realizado por organizaciones de la sociedad civil en otros países. El hecho de que las organizaciones ven en el trabajo de presupuestos una herramienta, quiere decir que no siempre se especializan a fondo en un tipo de análisis presupuestario. En lugar de ello, utilizan un tipo de análisis de presupuesto para atender un tema específico cuando parece ser el momento apropiado, pero luego cambian a otra herramienta según la situación o los cambios que se estén buscando. Las organizaciones tienden a contar con capacidades diversas pero a un nivel relativamente superficial.

La falta de especialización de organizaciones en el trabajo presupuestario y en aplicaciones específicas del trabajo de presupuestos en combinación con el gran número de organizaciones que quieren usar el trabajo de presupuestos implica que hay una escasez de “expertos” que consultar. Aunque esto estimula la creatividad, también puede resultar en la repetición innecesaria de errores que pueden evitarse.

A pesar de estas debilidades y de lo joven que es el movimiento presupuestario en Indonesia la comunidad internacional de organizaciones presupuestarias puede aprender importantes lecciones de Indonesia, así como Indonesia lo ha hecho del resto del mundo en las últimas décadas. Será interesante ver cómo se beneficia el país del esfuerzo de las organizaciones presupuestarias por combinar el activismo de base (o comunitario) con el análisis presupuestario de políticas de incidencia.

Budget Brief No. 6 – Indonesia – A Civil Society “Budget Movement”?

THE OPINIONS EXPRESSED IN THIS BRIEF ARE THOSE OF THE AUTHOR
AND DO NOT NECESSARILY REFLECT THOSE OF THE IBP

Indonesia – A Civil Society Budget “Movement”?

By Debbie Budlender, Community Agency for Social Enquiry, Cape Town and Hana A. Satriyo, The Asia Foundation Indonesia

 

Why We Say that Indonesia Has a “Movement”

The emergence of budget organizations in Indonesia occurred around the “reformasi,” or democratic reform era that began in 1998, when the popular movement led by students and non-governmental organizations ended the 32 years of Soeharto’s rule. Over 100 organizations across Indonesia are now reported to be doing budget-related work.

Indonesia is unusual among the countries with which IBP has contact in the sheer number of organizations that engage in budget work in the country. What is also perhaps unusual is that very few of these organizations focus only on budget work. The vast majority of the organizations do budget work because they perceive that it can strengthen the other activities in which they are involved.

While we must be cautious of generalizations—especially in a country as large and diverse as Indonesia—the Indonesian organizations that do budget work also tend to be more grassroots-based, and more activist than in many other countries. Many, for example, would have “members” rather than, or alongside, “staff.”

Indonesia’s civil society budget work is being done by organizations that have been formed to take advantage of and strengthen the new opportunities offered by the political change. Many of the members and leaders of the organizations have their background in the student movement, which—as in many other countries—was a key actor in the political change.

Civil society budget work in Indonesia has been concentrated at the local rather than central level. This reflects both the perception that change is more likely to happen at this level and these organizations’ taking advantage of the opportunities provided by what is one of the most rapid and far-reaching decentralization processes to have occurred worldwide. The focus on the local means, in turn, that the budget work is not concentrated in the capital, Jakarta. Instead, it is found in cities and towns across the country.

The issues addressed by the organizations in their budget work differ widely, as is appropriate given the locally-based, bottom-up approach. However, most of the organizations would describe themselves as having a pro-poor and gender-sensitive approach, and the types of issues they take up, as well as their mode of operation, reflect this. A common theme across many organizations has been the focus on corruption. This is an area where civil society has had impressive successes at both national and local levels in calling corrupt politicians and others to account—including having some sent to jail. Having achieved successes in this area, many organizations then moved on to considering how the money “saved” from corruption could be used to address the problems of poor people.

The budget work of the different organizations is not coordinated in that most of the organizations are autonomous from one another. In the case of FITRA and PATTIRO, locally based organizations form part of a network. However, even here the member organizations are largely autonomous in raising money and choosing their activities. Nevertheless, one can speak of a “civil society budget movement” in Indonesia because of the strong networking and collaboration that occurs across organizations, and the broad similarities in approach.

Possible Reasons for the Emergence of a Movement in Indonesia

What explains the size and shape of the budget movement in Indonesia?

As in many other countries, civil society budget work has flourished after significant political change. The fact that the political change in Indonesia included a serious and rapid decentralization process encouraged the local focus. The first organizations to do budget-related work in Indonesia were anti-corruption groups. Their work provided the first public discussion on how budgets should be treated as public documents and not as secret government papers.

When support for civil society budget work was first being considered by donors, it seemed clear that such work would have little chance of success at the still heavily controlled center. While the budget work in Indonesia is firmly located within the reformasi era, in terms of process it also has been able to build on and adapt some practices from the Soeharto era—such as the community-based planning process called the musrenbang.

The Ford Foundation’s “Forum Warga” (community forum) programme, initiated around 2001, contributed to shaping the subsequent development of civil budget work. A project initiated by The Asia Foundation (TAF) around the same time also had an influence. TAF’s project focused on encouraging pro-poor, gender-sensitive budget work. Fourteen organizations, spread across four cities, were invited to participate in the project, which spanned about two years. The organizations included one or two that specialized in research, but most were more activist-oriented. Each organization was asked to choose one issue that was important for poor people—and especially women—in the area in which they worked, and they were then supported to do budget research and advocacy related to this issue.

This approach of building budget work around an issue rather than seeing budget work as the core focus emphasised the use of budget work as a “tool” rather than an end in itself. When it came to the advocacy stage, one of the organizations learnt the important lesson that choice of an issue that interests an organization’s leaders but that is not a major concern for ordinary people will mean limited support for your work and thus limited pressure for the budget changes for which you are advocating.

Many—but not all—of the organizations that were involved in this project continued with budget work after the project ended. Their example seems to have encouraged others to take on this work and also to have influenced the type of organizations taking on this work and the overall approach. Meanwhile successes in corruption work in the early years provided evidence that having an impact was possible and thus inspired further engagement. Today there is much further evidence of how budget work beyond corruption can have an impact. This ranges from changes in budget processes to make them more participatory, to changes in the “numbers” in budgets that make them more responsive to the needs of the poor and marginalised.

The fact that civil society in Indonesia is relatively “young” in terms of the age of the organizations, as well as the age of members and leaders, has encouraged the activist approach. Naturally, over the years the original members and leaders have become older. In general, however, the more senior and experienced activists have been good about encouraging younger people to get involved. The relatively non-hierarchical nature of most of the organizations has also encouraged the emergence of new leaders. And it has allowed the movement to benefit from the ideas and energy of a greater number of people.

Possible Weaknesses

The Indonesian budget movement has, until recently, been relatively isolated from civil society budget work elsewhere. One practical reason for this might be language, in that many of those doing budget work in Indonesia do not speak or understand English well. Thus they are not easily able to benefit from the international literature or from international conference and workshop opportunities. The more grassroots rather than elitist nature of the movement exacerbates this problem. The up-side of the isolation is that it has probably stimulated local inventiveness. The down-side is that Indonesian activists have not been able to learn as much as they might have from experiences elsewhere, and those doing budget work elsewhere have not been able to learn from Indonesia.

A further weakness is that the budget work in Indonesia is, for the most part, not as technically sophisticated as that done by civil society organizations in some other countries. The fact that the organizations see budget work as a tool means that they seldom specialise in developing deep expertise, for example, in a particular type of budget analysis. Instead, they will use a type of budget analysis to address a particular issue at what seems the appropriate time but then move on to another tool as the situation in which they are advocating changes. Organizations thus tend to have a wide range of skills, but at a relatively shallow level.

The lack of specialization of organizations on budget work, and on particular types of budget work, combined with the large number of organizations who want to use budget work, means that there is a scarcity of “experts” on whom to draw for assistance. Again, this stimulates creativity. But it also could result in unnecessary repetition of mistakes that could have been avoided.

Despite these weaknesses and the relative youth of Indonesia’s budget movement, the international community of budget organizations could learn valuable lessons from Indonesia, as Indonesia has been learning from the rest of the world for the past decades. It also will be interesting to see how the country benefits from the balancing act that budget organizations are doing to combine grass-root activism and budget analysis for policy advocacy.